Réouverture des ambassades des Etats-Unis et de Cuba  campagne présidentielle qui se profile, fusillades en masse, réforme pénale… Que s’est-il passé cet été chez nos voisins nord-américains cet été ? Prenez votre cahier de l’actualité et prenez vos notes !

Etats-Unis et Cuba se tendent la main

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Les Etats-Unis et Cuba, sempiternels ennemis depuis le début des années 1960, rétablissent leurs relations diplomatiques et rouvrent leurs ambassades dans leurs pays respectifs.

Les relations se sont définitivement détériorées en 1961, avec la rupture des relations diplomatiques et commerciales puis lors du débarquement de la baie des Cochons, une attaque américaine destinée à renverser le pouvoir de Fidel Castro. Cet échec des Etats-Unis précipite le choix de Cuba de s’allier aux Soviétiques. Dès l’année suivante, les Etats-Unis imposent un embargo afin de protester contre les nationalisations et expropriations castristes.

Quinze ans plus tard, en 1977, un léger dégel des relations apparaît lorsque les deux protagonistes ouvrent des sections d’intérêts gérées par des chargés d’affaires suisses et tchécoslovaques (jusqu’en 1992 pour cette dernière). En 1998, l’affaire des Cinq de Cuba attise l’animosité entre les deux pays. Parmi les 10 personnes accusées d’espionnage arrêtées à Miami, 5 refusent de coopérer et sont condamnées à de lourdes peines d’emprisonnement (entre 10 ans et la perpétuité) pour conspiration en vue de commettre des actes d’espionnage. Véritable cause nationale à Cuba, la libération des Cuban Five était exigée en arguant le fait qu’ils ne désiraient qu’espionner des exilés cubains à la tête de mouvances terroristes ayant commis des attentats sur l’île. En 2009,  Cuba arrête Alan Gross, sous le curieux prétexte qu’en ayant ramené illégalement du matériel de télécommunications, il visait à déstabiliser la révolution cubaine.

Le 17 décembre 2014, la libération d’Alan Gross ainsi que celle des trois derniers détenus des Cuban Five apparaît comme le prélude du dégel des relations entre Cuba et les Etats-Unis (United States – Cuban Thaw) annoncé le jour même. En avril 2015, les présidents Obama et Castro se rencontrent et en mai, Cuba disparaît de la liste des Etats soutenant le terrorisme et le 20 juillet 2015, leurs sections d’intérêts  retrouvent leur statut d’ambassades.

Les conséquences sont immédiates pour Cuba : les facilités de déplacements octroyées permettent une augmentation de 36% du nombre d’Américains sans lien familial visitant l’île car des compagnies aériennes comme Sun Country Airlines ouvrent des lignes entre New-York et La Havane et des ferrys commencent à faire la liaison entre Miami et Cuba.

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Le sort de la base de Guantánamo reste délicat. Raul Castro a estimé que les relations ne seraient complètement normalisées que lorsque les Américains auront fermé leur prison et quitté la base. Or, les Etats-Unis ne manifestent aucune envie de rétrocéder cette base à Cuba. Plus important encore, la résolution de l’embargo, souhaitée par Obama, demeure difficile à acter dans la mesure où le Congrès, majoritairement républicain, ne l’approuve pas. Pour Marco Rubio, sénateur républicain de Floride d’origine cubaine, ce dégel revient à accorder de la légitimité un gouvernement qui n’en mérite pas. De plus, d’après ce dernier, cela permettrait également à Fidel Castro d’être impuni pour les potentiels crimes qu’il aurait commis. cela permet aussi à A l’inverse, pour d’autres figures républicaines comme Rand Paul, cet embargo n’est qu’un échec pour les Etats-Unis du fait de l’ingérence imposée vis-à-vis des autres pays (tout pays commerçant avec Cuba ne pouvait le faire avec les Etats-Unis) et de son impact économique (chiffré entre 1,2 et 3,6 milliards de dollars par an).

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Chez la population américaine, la volonté d’un rapprochement avec Cuba prime. Les Américains en faveur du rétablissement des relations entre les deux pays et la fin de l’embargo sont désormais majoritaires, tout comme les Américains d’origine cubaine, une première ! Le pourcentage d’Américains ayant une opinion favorable de Cuba est désormais de 46% (ils n’étaient que 21% en 2006).

Ce rapprochement d’avec Cuba divise davantage les républicains, comme nous l’avons vu avec les différentes positions exprimées par Rand Paul et Marco Rubio. Mais Cuba n’est pas le principal sujet de préoccupation des républicains qui préparent une primaire plus ouverte que jamais.

Trump & Sanders : et s’ils déjouaient les pronostics ?

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Personnage excentrique actuellement en tête des primaires républicaines loin devant Ben Carson, Donald Trump n’en finit plus de déstabiliser l’establishement du parti Républicain. Bernie Sanders s’est également positionné cet été comme un candidat qui pourrait déstabiliser la candidature démocrate qu’Hilary Clinton pensait décrocher sans encombre. Alors qu’il y a quelques mois, on nous présentait le duel Jeb Bush – Hilary Clinton comme inévitable, ces deux hommes sont en train de montrer que rien n’est jamais gagné d’avance.

L’explication est certainement à recherche du côté des médias. En effet, l’hypothèse d’une course déjà gagnée pour Jeb Bush et Hilary Clinton n’est que peu attrayante et ne saurait apporter l’excitation médiatique propre aux primaires avec ces candidats qui grimpent dans les sondages avant d’exploser en plein vol (pensons à Mike Huckabee, à Rick Perry ou encore à Herman Cain en 2012). Si une tribune du New York Times a pu motiver l’échange de prisonniers entre Cuba et les Etats-Unis évoqué ci-dessus, l’impact des médias pour cette présidentielle se fait déjà ressentir : en abandonnant la qualité de certains articles et en préférant relayer tous les faits et gestes d’un Donald Trump qui maîtrise l’art de la petite phrase comme personne d’autre, ils n’ont fait que soutenir la montée du milliardaire crédité d’un maximum de 35% d’intentions de votes dans certains Etats. Ce rôle des médias est renforcé par le tri des moteurs de recherches, qui seraient capables d’influencer les intentions de votes des indécis, d’après un chercheur.

Du côté de Bernie Sanders, l’objectif est clair : réitérer la performance de Barack Obama en 2008 et faire retard sur Hilary Clinton d’ici le début des primaires. A cela faut-il ajouter le fait que Joe Biden, actuel vice-président, affiche également l’intention de se présenter…ce qui rend cette primaire démocrate plus incertaine que jamais. A moins que l’un des deux ne décide de former un ticket avec Hilary Clinton…

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Les derniers sondages donnent Hilary Clinton à 45%, Bernie Sanders à 22%, Joe Biden à 18% et 1% pour O’Malley et Webb. Au niveau républicain, Donald Trump mène avec 28% contre 12% pour Ben Carson et 7% pour Jeb Bush ainsi que pour Marco Rubio, que vous connaissez désormais. Au niveau des résultats, presque toutes les configurations donnent les démocrates gagnants, le candidat démocrate gagnerait même très facilement en cas de candidature d’un membre du parti républicain et de Donald Trump, qui a annoncé qu’il pourrait se présenter en tant que candidat indépendant s’il ne gagnait pas l’investiture républicaine.

Incendies en Californie : que font les Etats-Unis face à la menace climatique ?

La Californie a vécu le pire été de son histoire en termes d’incendie. En effet, la sécheresse qui perdure depuis maintenant 4 ans a littéralement desséché les sols, devenus de véritables catalyseurs à incendies.

Ces incendies ont ravagé 800km², ce qui équivaut à 7,5 fois la superficie de Paris. Du fait des conditions extrêmes, une vingtaine d’incendies se sont déclenchés au cours du début du mois d’août. Le plus important, Rocky Fire, a détruit près de 300km² et une centaine d’habitations. Ces incendies ont été déclenchés ou bien par la foudre qui a frappé lors d’orages secs (sans pluie) ou bien par des pyronames et des personnes négligeantes. Il a fallu la mobilisation d’une dizaine de milliers de pompiers pour en venir à bout.

Si la Californie connaît de tels événements, ceci est tout d’abord dû à son climat, tempéré sur les côtes et sec en gagnant les terres. Au niveau climatique, la Californie est comparable au Maroc avec des pluies seulement locales l’été et un air très sec (l’humidité passe souvent sous les 10%)…sauf que les épisodes exceptionnels y sont bien plus nombreux.

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Le réchauffement climatique serait l’une des premières causes de cette sécheresse. Le LDEO de l’université de Columbia indique que la contribution du réchauffement climatique dans la sécheresse est compris entre 14 et 20%. A l’avenir, les feux pourraient se déclencher encore plus tôt et être bien plus destructeurs, au fur et à mesure que le sol s’assèche. Cette tendance est même globale d’après la NASA.

Conscient des risques engendrés par le réchauffement climatique, le président Obama a décidé d’engager son pays sur une voie ambitieuse en vue de la COP21 de Paris, notamment en s’engageant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28% entre 2005 et 2025. Pour ce faire, Barack Obama s’attaque aux centrales à charbon, responsables d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. De nouvelles normes drastiques sont édictées et elles devront même stocker 40% de leurs émissions en dioxyde de carbone. Face aux réticences du Congrès à adopter de telles mesures, Obama procède directement, par ordonnance, ce qui ne va pas sans attiser la colère des lobbies industriels.

La contribution américaine est importante pour deux raisons. La première est que le pays est responsable de 12,6% des émissions mondiales (23,2% pour la Chine contre 6,3% pour l’Inde) et qu’il s’agit donc d’une contribution majeure à l’heure où les Etats ayant pris des engagements ne représentent que 58,1% des émissions mondiales. La deuxième raison est d’ordre intérieur. En effet, les Etats-Unis connaissent de plus en plus de catastrophes naturelles, directement liées aux effets du réchauffement climatique. Pour que les épisodes tels que Katrina demeurent exceptionnels (même si on est sûr qu’il y en aura d’autres), ils se doivent de contenir le réchauffement des eaux de l’Atlantique et des Caraïbes. Le seul moyen d’agir est global…

Le mariage homosexuel autorisé aux Etats-Unis

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Près de dix ans jour pour jour après sa légalisation au Canada, le mariage gay a été légalisé aux Etats-Unis fin juin 2015. Auparavant, cette pratique avait déjà légalisée dans de nombreux Etats, à commencer par le Massachusetts qui l’avait déjà légalisé en 2003 et la Californie qui l’avait suivi en 2008…jusqu’à une vague regroupant près de 20 Etats entre mai et novembre 2014.

Cette décision, appelée Obergefell ruling, ne plaît pas à tous car de nombreux Etats maintenaient l’interdiction du mariage homosexuel via diverses méthodes. La plus radicale est celle adoptée dans 11 comtés de l’Alabama où de nombreux comtés ne délivrent plus aucun acte de mariage, qu’il s’agisse de couples homosexuels ou hétérosexuels. Dans 5 comtés du Texas et du Kentucky, l’administration locale ne délivre des actes de mariage qu’aux couples hétérosexuels, les couples homosexuels devant attendre pour de prétendus problèmes techniques.

Décision très controversée, le mariage homosexuel constitue, avec l’Affordable Care Act, l’une des plus grandes réalisations de Barack Obama au niveau social. Rappelons que si les Américains favorables au mariage homosexuels ne constituaient qu’une minorité de 25% en 1996, il a fallu attendre 2011 pour que l’opinion y devienne majoritairement favorable.

La folle envolée de la dette étudiante

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Si en France, seule une extrême minorité d’étudiants intégrant l’université doit souscrire un prêt étudiant, aux Etats-Unis, la situation est inverse…et comparable à celle des futurs étudiants en école que vous êtes. D’après notre sondage, environ 65% des étudiants entrant en école de commerce envisagent de prendre un prêt afin de financer leur scolarité. Aux Etats-Unis, ce sont près de 60% des étudiants, toutes filières confondues, qui s’endettent de 27 000$ en moyenne.

La comparaison avec la situation des étudiants en école de commerce est assez intéressante pour être soulignée. Aux Etats-Unis, les frais de scolarité moyen atteignent 19 000$ dans le privé (8 400$ dans le public), soit une hausse de 27% entre 2007 et 2012 (nos fameux 5% de hausse annuelle à voir ici !) et les subventions fédérales ont baissé du même pourcentage : 27%. Dans le même temps, les salaires d’entrée, eux, n’augmentent pas, comme en France.

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Cette situation est inquiétante dans la mesure où l’endettement total des étudiants s’élève à 1200 milliards de dollars, bien plus que les crédits automobiles (900 milliards), les cartes de crédit (700 milliards) ou encore les prêts hypotécaires (500 milliards). De plus, les conséquences économiques sont désastreuses : les 40 millions de jeunes endettés doivent finir de rembourser cet emprunt pour pouvoir s’endetter de nouveau pour devenir, par exemple, propriétaires.

detteétudiantsUSA1Conscient du fort poids politique de ces 18-34 ans (25% de l’électorat), les candidats se positionnent sur ce sujet. Le plus ambitieux : Bernie Sanders (que vous connaissez maintenant) qui propose une gratuité de l’enseignement supérieur et un passage des taux de 4,29% à 2,37%. Hilary Clinton, quant à elle, désire injecter 35 milliards de dollars par an durant 10 ans afin de minorer les actuelles dérives. Côté républicain, Marco Rubio a proposé le financement des études par des entreprises qui s’engageraient à embaucher un jeune étudiant une fois diplômé…irréaliste quand on sait qu’il y a actuellement 20 millions d’étudiants.

De nombreux mouvements étudiants ont lieu aux Etats-Unis et au Canada pour protester contre ces augmentations. Nous y reviendrons plus tard, car la situation est aussi tendue ailleurs, notamment au Royaume-Uni.

Et en parlant de dettes…

Porto Rico : la Grèce des Caraïbes

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Le 3 août dernier, alors que la dette grecque occupait encore la scène médiatique, celle porto-ricaine a fait défaut en ne remboursant qu’un peu plus de 600 000 dollars sur les 58 millions arrivés à échéance. Avec tous ses emprunts, aussi bien gouvernementaux que ceux d’entreprises publiques, l’île aura à rembourser un total de 73 milliards de dollars à ses créanciers… Insupportable pour ses 3,5 millions d’habitants.

Ce territoire autonome des Etats-Unis fait actuellement face à deux problèmes majeurs. Le premier est qu’il ne peut bénéficier de la loi lui permettant de restructurer sa dette en se déclarant en faillite. Le second est que le gouvernement de l’île n’a pas pour autant la capacité juridique de restructurer sa dette ainsi que celles de ses entreprises publiques (celle d’électricité a 9 milliards de dollars de dette).

Les autorités de San Juan ont pour priorité la constitution de ressources budgétaires afin d’assurer le remboursement de ses créances jusqu’à la fin de l’année. Pour ce faire, le pays a besoin de 400 millions de dollars.

Si le financement à court-terme a été assuré par un appel (risqué) au marché financier, de nombreux experts assurent que la mise sous tutelle américaine de l’île est inévitable : en échange d’une aide financière, les autorités américaines pourront modifier le budget porto-ricain à leur guise.

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Say it in English!

Archenemy (n) : l’ennemi par excellence

To be anathema to (vb): anathème (avoir une opinion diamétralement opposée)

Communism is anathema to the American people.

Embassy (n): embassade

Self-made man: un homme qui ne doit sa réussite qu’à lui-même.

Despite his nefarious (sulfureuse) reputation, we must acknowledge that Donald Trump is a brilliant self-made man.

Drought (n): sécheresse

Greenhouse effect : effet de serre

Outcry (n) : un tollé

The national legalization of gay marriage stirred up (a suscité) an outcry in the Republican camp.

Culture war: un débat de société qui divise profondément l’opinion public (gun regulation, gay marriage).

Hot-button issue, burning issue… : une question délicate

Loan (n) : un prêt // to borrow (vb) : emprunter // affordable (adj) : abordable (avoir les moyens pour)

Impoverishment (vb) : appauvrissement

To be in a sorry state: être en piteux état

Economy in Puerto Rico is in a sorry state.

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