Nous avons récemment publié un article sur la hausse des frais de scolarité. A l’heure actuelle, nous constatons un double-emballement : celui médiatique ainsi que celui de ces frais de scolarité.

L’emballement médiatique

Notre étude sur les frais de scolarité a provoqué de nombreux remous. En effet, cette hausse abrupte ainsi que cette “surprise” de l’EDHEC à ses admis réunissent le cocktail idéal pour tout média s’intéressant aux étudiants. Ainsi, Le Figaro Etudiant a été le premier à nous contacter pour de plus amples explications. S’ensuit un article qui s’affiche sur les murs Facebook de plus de 800 000 personnes.

Trouvant le sujet intéressant, MeltyCampus pond un article bas de gamme, à tel point que nous les contactons afin de corriger certaines affirmations abusives (comme la quasi-impossibilité d’obtenir un prêt bancaire ou encore le fait de devoir faire des choses illégales pour financer ses frais de scolarité).

Face au succès de l’article du Figaro Etudiant, la rédaction décide d’en faire un sondage ainsi qu’un article sur sa version papier du 31 juillet 2015, le voici :

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Le Monde a également relayé notre enquête :

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Enfin, le quotidien local La Voix du Nord a aussi fait un article à ce sujet.

D’autres médias se sont déclarés intéressés par les résultats de notre enquête. D’autres articles pourront être publiés à ce sujet dans de grands quotidiens nationaux ou régionaux.

L’administration de l’EDHEC fait actuellement face à une pression inouïe. Tout ce que nous souhaitons à l’heure actuelle, c’est que les étudiants lésés obtiennent gain de cause. Si tel n’était pas le cas, alors du fait de ce précédent, les écoles pourraient décider d’augmenter leurs frais de scolarité après l’affectation par la procédure SIGEM. Pas très éthique tout ça…

L’emballement des frais de scolarité

Ces frais de scolarité répondent bien souvent à des plans d’investissements décidés par les différentes écoles. Par exemple, l’EDHEC, dont le budget est de près de 90 millions d’euros en 2015 ambitionne de le porter à 150 millions d’euros en 2020, ce qui signifie une croissance annuelle du budget d’un peu moins de 11%, ce qui correspond à peu de choses près à celle observée ces deux dernières années. En annualisant ce rythme de croissance du budget et donc des frais de scolarité, cela nous aboutirait à payer 75 000€ en 2020 ! Totalement irréaliste ? Pas si sûr… On regrettera amèrement l’époque où faire l’EMLYON coûtait 14000F en 1985 (soit 3700€ aujourd’hui avec l’inflation) et on regardera avec envie ces étudiants d’Audencia entrés en 2006 et qui n’ont payé leur scolarité que 20 900€

Pour justifier ces hausses, les directeurs d’écoles invoquent la baisse des subventions émanant de l’Etat (via les CCI). Ainsi, l’EDHEC ne touche que 3 millions d’euros,et cette somme baissera certainement dans les années à venir. Outre les investissements immobiliers (nouveaux campus à l’EDHEC et à KEDGE Bordeaux notamment), l’effort de recherche engagé par ces écoles débouche sur une hausse du budget alloué au corps professoral, ce qui s’avère payant au niveau des accréditations et des classements internationaux où nos écoles françaises excellent !

Cet emballement des frais de scolarité n’est pas sans risques… En effet, les conséquences se font déjà sentir : un étudiant admis à l’EDHEC pour qui cette charge supplémentaire de 4000€ ne pouvait être assurée du fait de la limitation de sa capacité d’emprunt envisage d’abandonner l’école et de se réorienter tandis qu’un autre a décidé de cuber après la procédure SIGEM. Ces cas pourraient être encore plus nombreux, à l’avenir…

Un autre étudiant nous a adressé un constat que nous jugeons assez pertinent pour le publier. En effet, d’après lui le niveau des étudiants en prépa HEC n’a fait que monter en flèche depuis le passage de la prépa en 2 ans alors qu’auparavant, elles étaient perçues (souvent à tort) comme des voies de secours pour ceux qui, voulant une grande école, n’avaient pas le niveau pour faire un cursus ingénieur mais voulaient tout de même faire une grande école. Si les frais continuent de monter comme cela, alors notre époque n’aura été qu’une brève parenthèse et il est fort possible que cette ancienne perception se répande à nouveau au cours des prochaines années. Ceci serait dû au fait que seule une partie des prétendants étudiants en prépa HEC auront les moyens d’effectivement y mettre les pieds, d’où une possible baisse du niveau et une dévalorisation du diplôme…

Si tout ceci n’est qu’une projection hautement irréaliste, d’autres challenges (comme celui des MOOC) sont à surmonter ! Alors pour mieux comprendre la situation des écoles aujourd’hui face aux défis à venir, nous interviewerons un directeur d’école prochainement.

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